La magie du souffle

Comment éviter de se laisser envahir par la peur ? Il existe un moyen de l’apaiser, très simple, et toujours à notre portée. C’est la magie du souffle. On apaise le corps, mais aussi l’esprit !

  • La peur, émotion fondamentale

La peur est une de nos émotions fondamentales. Elle vise à nous protéger des dangers, elle fait partie intégrante de notre instinct de survie. On la ressent en voyant un danger, en le sentant, ou bien en l’entendant. 

La peur agit aussi, au moins chez l’Homme, par la pensée. Il suffit de penser à un danger potentiel, de se souvenir d’un moment de stress, ou d’anticiper un moment délicat, pour ressentir les effets de la peur sur l’organisme. 

  • Adrénaline ?

Quand on ressent de la peur, c’est le système nerveux orthosympathique qui est activé, que le stimulus soit réel ou qu’il vienne « seulement » d’une pensée. 

Le rythme cardiaque s’accélère, la respiration est plus rapide, la pression artérielle augmente, la digestion ralentit (elle n’est plus prioritaire), les bronches se dilatent, la sécrétion d’adrénaline et de noradrénaline est augmentée. 

Quand nous ressentons de la peur, du stress, que nous nous inquiétons, nous avons tendance à trop réagir, à être tendus, à perdre patience, à nous énerver, à juger rapidement. Nous perdons notre capacité de concentration, une partie de notre créativité, une partie aussi des moyens nécessaires pour trouver des solutions. C’est surtout vrai quand le système nerveux orthosympathique reste actif dans la durée : le stress est alors chronique. 

  • Le pouvoir de la respiration

On ne peut pas agir sur le rythme de notre coeur, qui fonctionne (fort heureusement) de manière autonome. Mais nous pouvons agir sur notre respiration. La respiration fonctionne aussi de manière autonome, mais on peut exercer un certain contrôle du rythme et de l’amplitude.  Comme la respiration affecte tous les organes et tous les fonctionnement du corps, agir sur la respiration permet d’agir sur tout le corps. 

Si la peur a un effet sur notre respiration, l’inverse est vrai : réguler notre respiration permet d’agir sur nos émotions. Autrement dit, quand on modifie un état physiologique, la respiration change, et quand la respiration change, on modifie un état physiologique. 

Respirer lentement et profondément permet tout d’abord de détendre les muscles intercostaux et le fonctionnement de la cage thoracique. Le premier effet est donc de libérer le pouvoir de respirer. La respiration « crée » la respiration. 

Respirer amplement permet d’amener de l’oxygène aux tissus, de maintenir l’équilibre acido-basique du sang (et d’éviter une baisse du pH sanguin). 

Respirer lentement active le système nerveux parasympathique, qui freine la cascade de réactions déclenchées par la peur, via le système nerveux orthosympathique. Orthosympathique et parasympathique étant antagonistes, quand le parasympathique domine, les fonctions de repos sont activées, le coeur ralentit, la pression artérielle diminue, la digestion peut de nouveau se faire sereinement, le corps se relaxe et se répare. 

Bien respirer permet de réguler la peur, de la calmer. Surtout, elle permet de l’apprivoiser. 

  • Apprivoiser la peur

La peur est fondamentale. Elle a largement contribué à la survie de notre espèce. Elle agit comme une alarme pour nous informer du danger et déclencher les mécanismes de survie de l’organisme. 

Face à danger immédiat, courir vite, voir le coeur qui va plus vite, respirer sur un rythme rapide, permet de mettre toutes les chances de notre côté pour échapper au danger. 

Quand la peur est liée à une pensée, qu’il n’y a pas de danger évident, la peur reste une indicatrice, ce n’est pas elle qui doit être à la manoeuvre. Il est préférable que l’esprit retrouve rapidement son calme et que les réactions physiologiques liées à la peur laissent place aux réactions physiologiques d’apaisement. 

  • La magie du souffle

La peur entrave la circulation notre énergie vitale. Elle peut mener à la colère ou à la violence.

Respirer, c’est faire circuler le prâna, l’énergie vitale. C’est donc un moyen simple de « retrouver de l’énergie ». 

La respiration du corps s’accompagne de la « respiration de l’esprit ». En respirant, on change d’énergie, on peut voir le monde autrement. 

Par la régulation du souffle, on maîtrise les autres courants d’énergie. 

« Lorsque le souffle est agité, l’esprit est agité ». La maîtrise du souffle entraine la maîtrise de l’esprit. 

 

  • Faire attention au souffle

Respirer lentement et régulièrement. Allonger chaque inspiration et chaque expiration, petit à petit. Faire suivre les inspirations et les expirations d’un court moment de rétention. 

On peut faire un exercice tout simple pour respirer amplement et lentement. Il suffit de s’allonger et de placer ses mains sur le ventre, puis de respirer par le nez lentement en sentant le ventre se soulever à chaque respiration. 

Respiration basse et haute

Puis de laisser une main sur le ventre et de mettre l’autre au niveau des poumons. On peut alors faire attention à respirer d’abord en gonflant le ventre, puis en remplissant les poumons, et en vidant les poumons avant de dégonfler le ventre. 

Respirer ainsi pendant plusieurs minutes, lentement, permet au corps de s’apaiser, aux émotions et au mental de se calmer. 

En s’entrainer à respirer ainsi régulièrement, nous sommes de plus en plus à même de déclencher des respirations profondes dès que nous sentons une peur se manifester. On conserve alors la fonction d’ « alarme » de la peur, tout en gardant notre calme et nos pleines capacités d’action. 

C’est la magie du souffle !